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Libération
TRIBUNE

Hitler a manipulé l’identité allemande

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par Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie
publié le 14 décembre 2009 à 0h00

Internet est un territoire de libre expression. Les polémiques outrancières et violentes qui peuvent s'y déployer suite à un malentendu sémantique font mal. Parfois, la Toile avale trop vite un bout de phrase et a du mal à le digérer. Depuis quelques jours, de nombreux commentateurs se déchaînent sur une phrase que j'ai prononcée dans un long discours à Nice (voir vidéo ici, ndlr) indiquant que «si à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris de s'interroger sur ce qui fonde réellement l'identité allemande, héritière des Lumières, patrie de Goethe et du romantisme, alors peut-être aurions-nous évité l'atroce et douloureux naufrage de la civilisation européenne». A partir de cette phrase, on me fait passer pour, au mieux un décérébré, au pire un révisionniste persuadé qu'«un débat sur l'identité nationale aurait pu bloquer Hitler». Bien sûr, j'assume la phrase que j'ai prononcée. En revanche, je conteste formellement et profondément le terrible raccourci qui en est fait.

Nul ne peut contester que la question allemande soit centrale dans l’entre-deux-guerres, alimentée par le sentiment d’humiliation lié à la défaite de 1918, le poids des réparations, et enfin la crise économique qui fragilise une large partie de la populati