Quels ingrats ces Français ! Nicolas Sarkozy a beau leur expliquer, non sans raison, que, face à la crise, le pays s’en sort relativement mieux que ses principaux partenaires, ils n’en croient pas un mot. Notre enquête Viavoice (1) est même d’une grande sévérité pour le bilan de la politique économique conduite depuis un an par le locataire de l’Elysée. Dans l’opinion, la montée continue du chômage (qui devrait se poursuivre en 2010) joue un rôle déflagrateur. Elle efface le fait qu’avec un recul du PIB limité à 2,5 % dans l’Hexagone contre 4 à 5 % dans le reste de la zone euro, la croissance française résiste mieux que celle de ses voisins. Ou que la consommation des ménages, toujours en légère hausse, reste assez soutenue.
Jugement sans appel. Pour 57% des personnes interrogées, «le bilan du chef de l'Etat face à la crise économique et financière» est négatif (42 % sont d'un avis contraire). Un an après le plan de relance présenté à Douai par Nicolas Sarkozy, les Français (toujours à 57 %) ont le sentiment que la politique économique mise en place n'a été efficace que «pour sauver le système bancaire». Pour le reste leur jugement est sans appel. Ils sont 77 % à estimer que les mesures prises «pour lutter contre le chômage» sont inefficaces (21 % pensent l'inverse). La politique menée pour «lutter contre les inégalités» n'est pas plus «efficace» pour 75 % d'entre eux. Et 40 % seulement des sondés (contre 57 %) jug