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Libération

Flagrant délit d’ennui pour Rachida Dati à Strasbourg

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Exil . Piégée par un micro-cravate qu’elle avait oublié, la députée européenne a dit son peu d’intérêt pour sa fonction.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 16 décembre 2009 à 0h00

Il n'a pas fallu longtemps à Rachida Dati, «exilée» contre son gré au Parlement européen, pour gaffer publiquement. Oubliant le micro-cravate qu'elle portait pour les besoins d'un reportage réalisé par M6 en septembre et diffusé dimanche, l'ex-ministre de la Justice téléphone à l'une de ses amies : «Je suis dans l'hémicycle du Parlement de Strasbourg. Je n'en peux plus, je n'en peux plus ! Je pense qu'il va y avoir un drame avant que je finisse mon mandat», alors qu'elle assiste à la séance la plus importante de la législature, celle de l'élection du président de la Commission européenne.

«Je suis obligée de rester là, de faire la maligne, parce qu'il y a un peu de presse et d'autre part, il y a l'élection de Barroso. Quand tu es à Strasbourg, on voit si tu votes ou pas. Sinon, ça veut dire que tu n'es pas là.» Contrairement au Parlement français, le vote ne peut pas être délégué, afin de lutter contre l'absentéisme.

La bourde de l'ancienne protégée de Nicolas Sarkozy n'a guère étonné, celle-ci ne cachant guère son extrême répugnance à remplir son rôle d'eurodéputée. Fait rare, l'UMP Joseph Daul, président du groupe PPE, le plus important du Parlement, l'a publiquement recadrée : «Je trouve que c'est une très bonne chose que de temps en temps, surtout à son âge [44 ans, ndlr], on redevienne députée et on réapprenne l'humilité et le travail de terrain. Ici, il n'y a pas de président, pas de Premier ministre, pas de ministre, ici on est numéro 12 o