Chantre de la «droite décomplexée», Nicolas Sarkozy a fait des émules. Depuis septembre et la sortie de Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, sur les «Auvergnats» (en réalité un jeune d'origine maghrébine à propos duquel il disait: «C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes»), les langues se délient. Sous couvert «d'humour», parfois par maladresse mais aussi par calcul politique (Besson évoquant les «mariages gris»), ministres et pontes de l'UMP se lâchent. Avec presque toujours les musulmans en ligne de mire, qui de caricatures en vannes douteuses ont tout lieu de se sentir stigmatisés. Le débat sur l'identité nationale lancé par le ministre éponyme offre un terrain propice aux dérapages plus ou moins contrôlés.
Prenez Nadine Morano, lundi soir. La voilà qui se rend dans les Vosges pour participer à un débat sur l'identité nationale organisée par le député UMP Jean-Jacques Gaultier. Pour son raout, le parlementaire a eu l'idée saugrenue de choisir le village de Charmes dont est originaire Maurice Barrès, écrivain nationaliste et antidreyfusard (lire page précédente). Qu'importe, la secrétaire d'Etat assume ce symbole en toute connaissance de cause : «Charmes, c'est aussi la France et je pourrais aussi aller débattre de l'identité nationale à Vichy, confiait-elle hier à Libération. Quant à Maurice Barrès, il faut le prendre dans son ensemble. C'est comme Louis XIV : il a révoqué l'Edit de Nantes mais ça n'empêc