Il faut se méfier des effets collatéraux. Le Parti socialiste est aujourd’hui le favori à trois mois des élections régionales. A la rentrée de septembre, les dirigeants de l’UMP pariaient sur un gain de trois à six régions. Aujourd’hui, l’espoir a changé de camp. Martine Aubry affiche son ambition de réaliser le grand chelem en conservant toutes les régions déjà socialistes et en y ajoutant les deux dernières, l’Alsace et la Corse. Du côté de la majorité, on se fait soudain modeste, car on sait bien que pour Nicolas Sarkozy l’année 2010 risque fort d’être rude. Après sa déconvenue aux élections européennes, le Parti socialiste compte donc prendre une revanche éclatante aux élections régionales. C’est bon pour le moral des troupes, cela complique cependant un peu plus la question des présidentiables.
Le risque est en effet celui du trop plein de prétendants. Un triomphe aux élections régionales ne peut que l’accentuer puisque Nicolas Sarkozy paraissant affaibli et vulnérable, les vocations de candidats à la candidature ne peuvent que s’accélérer et se multiplier. Un Nicolas Sarkozy renforcé serait un adversaire dissuasif, un Nicolas Sarkozy sur la défensive deviendrait un rival plus accessible. La procédure des primaires accroît la tentation en légitimant la multiplicité des candidatures. Jadis et naguère l’élection directe du candidat par les militants passait pour favoriser le premier secrétaire en place. L’exception a été que François Hollande s’efface devant Ségolène Royal