C'est officiel : François Bayrou sera élu chef de l'Etat en 2012. L'annonce lui en a été faite, jeudi, sur une place d'un village malien, où il recevait quelques bénédictions. «Le jour où il devient président, il prendra un avion pour revenir nous voir !» a clamé le député local Kissima Mangané. Donc, c'est fait, ou presque, pour le grand chef du Modem, béni pour la vie sous une bâche protégeant du soleil.
Poussière. Dans ce village de Nyamina, François Bayrou a été accueilli comme un (futur ?) chef d'Etat : chefs de village alignés pour le saluer, danses, chants, masques, course de pirogues, gamins turbulents chassés à la chicote… «Comment s'appelle l'instrument traditionnel, là, avec la calebasse ?» s'enquiert le représentant de l'ethnie béarnaise, légèrement rougeoyant. «La kora», répond le réalisateur malien Souleymane Cissé, qui a invité Bayrou à son festival annuel de cinéma, dans ce village. «François Bayrou a dit OK pour venir. C'est un signe : la route va s'arranger», commente l'historien Youssouf Tata Cissé. Car le problème de Nyamina, à quatre heures de voiture de Bamako dont deux de piste, est simple: 70 kilomètres à goudronner pour sortir de l'enclavement. Souliers couverts de poussière, le patron du Modem explique que ça lui parle : «Je suis né dans un village beaucoup plus petit, et les routes n'étaient pas bitumées. Il n'y en avait qu'une. Pour moi, ce ne sont pas des réalités si lointaines. Je gardais d