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INTERVIEW

BHL: «Une parole qui devrait être stigmatisée se trouve soudain libérée»

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Signataire de la pétition de SOS Racisme, Bernard-Henri Lévy, appelle Nicolas Sarkozy à «faire machine arrière» sur le débat sur l'identité nationale, qui, estime-t-il, «ne fait que le distendre le lien communautaire».
Portrait pris le 29 avril 2003 à Paris, de l'écrivain Bernard-Henri Lévy, lors de sa participation à l'enregistrement de l'émission littéraire "Vol de nuit". (AFP)
publié le 21 décembre 2009 à 16h31
(mis à jour le 21 décembre 2009 à 16h33)

Les signataires de la pétition écrivent que le débat sur l’identité nationale est «facteur de haine et de désunion». Pourquoi cette accusation?

Bernard-Henri Lévy (1): Ce sont les observations qui remontent de tous ceux qui ont assisté à ces réunions. Unanimement, ou presque, ils disent à SOS Racisme que ces débats se passent mal, tournent mal. On nous annonçait un débat serein. Et la réalité c’est une parole qui, en démocratie, devrait être stigmatisée et qui se trouve soudain libérée.

La vérité c’est, aussi, qu’il y a là l’effet d’un climat général. Lorsqu’un ministre de l’Intérieur [Brice Hortefeux, ndlr] se permet une blague raciste sur le campus d’été de l’UMP et que seuls une poignée de gens réagissent, lorsqu’une campagne présidentielle s’appuie sur une stratégie explicite de récupération des voix et d’une partie des thèmes du Front national, lorsque ces thèmes sont banalisés, alors il ne faut plus s’étonner que les choses tournent comme elles sont en train de tourner. Ce climat est de plus en plus propice à ce que SOS Racisme dénonce dans sa pétition.

Pourquoi vouloir arrêter le débat à ce moment précis et non pas dès son lancement?

Pour ce qui me concerne, j’ai toujours pensé que ce débat était absurde, complètement idiot. Mais je ne voulais pas crier au loup. Je me disais qu’il fallait peut-être attendre et que c’est peut-être m