Menu
Libération
TRIBUNE

L’indemnisation des biens juifs spoliés s’achève

Article réservé aux abonnés
par Serge Klasfeld, Avocat et historien
publié le 21 décembre 2009 à 0h00

Le 16 juillet 1995, au Vel d'Hiv à Paris, Jacques Chirac prononçait un discours salué pour sa lucidité et son courage. La veille, interrogé par Libération, j'avais exposé la nécessité de réparer ce qui pouvait l'être, de restituer les biens matériels spoliés et de rendre justice aux orphelins. L'impulsion décisive donnée par Jacques Chirac a entraîné la création par le gouvernement d'Alain Juppé de la commission Mattéoli, dont j'ai fait partie et qui a été chargée non seulement de faire l'historique détaillé de la persécution et des spoliations mais aussi d'évaluer les biens qui furent soustraits et non restitués. Lionel Jospin, successeur d'Alain Juppé, a soutenu le travail de la commission Mattéoli et a approuvé et suivi ses recommandations :

1. L’attribution d’une rente de 3 000 francs (ou un capital de 180 000 francs) à environ 15 000 orphelins de parents déportés, fusillés ou abattus en tant que Juifs. Cette mesure a permis à beaucoup de ces orphelins parvenus dans le troisième âge d’échapper à la misère ; l’actuel Premier ministre en a décrété en août 2009 la revalorisation annuelle de 2,5%.

2. La création d’une Fondation pour la mémoire de la Shoah (FMS) dotée d’un capital de 393 millions d’euros provenant des biens impossibles à restituer à des familles anéanties. Ses revenus (130 millions d’euros) ont financé le mémorial de la Shoah et des milliers de projets dans le domaine de la mémoire, de l’histoire, de la pédagogie, de la culture et de la solidarité.

3. L