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Libération
Enquête

Habits neufs et vieilles idées pour les «identitaires»

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En plein débat sur l’identité, la jeune formation d’extrême droite, implantée depuis un an à Bordeaux, joue la respectabilité et investit Internet.
publié le 23 décembre 2009 à 0h00

Détendus, ils sont en quête de respectabilité. Leurs rencontres ont lieu dans l'une des brasseries élégantes des beaux quartiers de Bordeaux. Ambiance feutrée et costumes cravates. La courtoisie est de rigueur. Ces messieurs sont juriste, ingénieur, cadre dans la communication. Ils se revendiquent identitaires et mènent leur combat «à visage découvert». Aucun skinhead à l'horizon. Les gros bras et les crânes rasés ne sont pas invités. «Les tags, ce n'est pas nous, parce que sinon ils seraient écrits sans fautes d'orthographe», plaisantent les membres du groupe. «Nous voulons militer aussi simplement que si nous étions au Modem», clame Christophe Pacotte, fondateur du groupe local. La parole est apaisée, mais l'idéologie qu'elle véhicule n'a rien à envier à celle de la droite extrême la plus traditionnelle.

Vidéo. Le Bloc identitaire s'est créé à Bordeaux il y a tout juste un an, et signait son entrée sur la scène girondine par une action tonitruante contre le projet d'une future grande mosquée. Au petit matin, une poignée de militants armés d'une sono ont diffusé l'appel à la prière dans les rues endormies du quartier concerné. L'opération a coûté la location du pick-up (60 euros) plus une amende pour tapage nocturne (172 euros). «Rentable», estiment-ils, sachant que la vidéo de leur fait d'armes a depuis été vue 20 000 fois sur YouTube. Pour eux, le débat sur l'identité nationale, qu'ils pensent «menacée», tombe à