Le 16 décembre, sous le titre «Jeux en lignes, quand ruiner les plus pauvres devient légal», Denis Alland, professeur de droit à l’université Paris-II, analysait dans ces colonnes le projet de loi sur la régulation des paris et jeux en ligne. Jean-François Lamour, rapporteur du texte à l’Assemblée nationale, lui répond.
La tribune de Denis Alland témoigne d’une incompréhension des enjeux du projet de loi. Il ne s’agit pas en réalité d’ouvrir un marché à la concurrence. Il s’agit de réguler, pour des motifs d’ordre public et social, un marché ouvert de façon sauvage. Internet est aujourd’hui un réseau sans limite. Instrument de liberté, la Toile peut cependant exacerber, s’agissant des jeux, les risques d’addiction. Si, actuellement en France, les jeux sur Internet font encore l’objet d’un monopole détenu par le PMU (pour les courses hippiques) et la Française des Jeux (pour les paris sportifs), l’offre illégale répond de fait aux deux tiers de la demande. Il y a donc urgence à réguler les jeux en ligne.
Il ne faut pas se bercer d’illusions : les publics les plus faibles et les plus exposés au surendettement subissent d’ores et déjà de plein fouet les assauts des sites illégaux. Cette situation n’est pas l’apanage de la France, c’est pourquoi le droit communautaire permet à chaque Etat de déterminer ses propres règles en la matière. Il offre à la France la possibilité de mettre en place une législation protectrice du joueur, qui est loin d’être un cadeau financier aux opérateur