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Analyse

Sarkozy ou la méthode couac

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Hadopi, grippe A, grogne dans la majorité… l’hyperprésidence s’enraye.
Nicolas Sarkozy et François Fillon à l'Elysée, le 14 octobre 2009. (Philippe Wojazer / Reuters)
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

«Mes chers compatriotes. L'année 2008 s'achève. Elle a été rude…» C'était il y a juste un an les premiers mots de l'allocution télévisée lors des vœux présidentiels. L'année 2009 aura été tout aussi rude. En particulier pour le chef de l'Etat qui, au fil des sondages, plonge vers des abysses d'impopularité, tandis que la plupart de ses initiatives capotent les unes après les autres. En vacances à Marrakech depuis le 25 décembre, Nicolas Sarkozy n'a pas vu venir le coup. Ce n'est pourtant pas la première fois que le Conseil constitutionnel, présidé par le fidèle chiraquien Jean-Louis Debré, semble prendre un malin plaisir à lui donner une leçon de droit.

Dès août 2007, les sages de la rue Montpensier avaient refusé que le crédit d’impôt de 20% sur les prêts immobiliers soit rétroactif. En février 2008, ils avaient calmé les ardeurs sécuritaires du pouvoir en annulant une disposition de la loi sur la rétention de sûreté. Puis ce fut la première loi Hadopi, dont ils ont, le 10 juin 2009, retoqué la principale disposition, celle qui permettait à la Haute autorité de couper l’accès à Internet sans passer par une décision de justice. Ils donnaient ainsi le coup de grâce à un texte rejeté par surprise deux mois plus tôt par les députés, pour cause d’absentéisme sur les bancs UMP, et que Nicolas Sarkozy avait fait revoter. La disposition, très controversée, a disparu de la seconde loi Hadopi.

Pas anodines. Sécurité, libertés individuelles, et maintenant fisca