Connaissiez-vous le président «peace and love» ? Teint hâlé, voix doucereuse, il s'est produit jeudi soir à 20 heures sur les écrans de télévision pour souhaiter que «2010 soit l'année où nous redonnerons un sens au beau mot de fraternité». Les contes de Noël étant toujours emplis de promesses et de lendemains rieurs, Nicolas Sarkozy, de retour de vacances au Maroc où le roi l'a bichonné, a aussi prédit une «année de renouveau» pour l'économie. Où, selon lui, «les efforts que nous faisons depuis deux ans et demi vont porter leurs fruits».
En ce début d’année, l’urgence pour le président de la République est de faire baisser toutes les tensions qui ont parasité son action ces derniers mois. Celles, bien sûr, nées d’un débat sur l’identité nationale qui n’en finit pas de déraper sur l’islam et les immigrés, comme celles (réforme territoriale, taxe carbone…) qui secouent sa majorité toujours plus ouvertement critique à son encontre.
Président janus. Et puis, à la veille d'un scrutin régional décisif pour la tranquillité politique de sa deuxième partie de quinquennat, il y a aussi l'opposition, plutôt requinquée ces derniers mois, qu'il vaudrait mieux amadouer. Alors, moteur et action ! Dans une mise en scène adaptée à tous types d'écrans (lire ci-contre) voilà que scintille un Nicolas Sarkozy au ton rassembleur, aux mots qui en appellent à l'unité nationale derrière lui et donc à cette fameuse «fraternité», chère à Ségolène Royal :