Le ministre de l'Identité nationale est un homme - un vrai. Son ex-épouse s'est chargée d'en informer la France : elle publiait à la rentrée 2009 un Manuel de guérilla à l'usage des femmes, portrait dépité mais amoureux de son conjoint de trente ans en mufle machiste invétéré. Qui connaissait M. Besson, mâle amateur de sports et de femmes ? Qui eût imaginé ce ministre, sinistre sinon de gauche, en séducteur impénitent ? Et surtout, qui s'en souciait jusqu'alors ? Le montrer sous ce jour finalement flatteur aura été l'ultime cadeau de la femme «répudiée» : c'est elle qui a révélé la liaison de cet homme mûr avec une Tunisienne de 23 ans - quitte à menacer, s'il songeait à lui faire des enfants, de couper «ses fameuses cojones» (sic).
La chose, il est vrai, obsède Eric Besson. Il en parle beaucoup, en privé, et même en public : «Quand on fait de la politique, il faut avoir des cojones», déclarait-il en avril. Comme le soulignait alors Stéphane Guillon sur France Inter, «Sarkozy a la banane, et Besson les cojones». De fait, le ministre semble bien emprunter son modèle de virilité au Président, qui bombait naguère le torse contre la «racaille» en brandissant la menace du «Kärcher». Affichant sa nouvelle épouse, Nicolas Sarkozy aurait livré sans ambages la visée politique d'une telle démonstration : «Les Français veulent un président qui en a, et qui sait s'en servir.» Loin de le neutraliser, la parité mettrai