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Libération

L’année des trois espoirs

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publié le 6 janvier 2010 à 0h00

La force est pour lui. Le pouvoir iranien dispose de l'armée, de la police, de ses milices. Il contrôle les médias et l'appareil judiciaire mais ce régime n'en est pas moins aux abois. Tout le menace car, sept mois bientôt après la présidentielle de juin, non seulement les manifestations se poursuivent, non seulement il en éclate dans un nombre toujours plus grand de villes, mais ce n'est plus seulement le bourrage des urnes qu'elles dénoncent. Au cri de «République iranienne !» - «iranienne» et non plus «islamique» - c'est au régime lui-même qu'elles s'en prennent car cette crise ne date pas que de juin.

C’est au printemps 1997 qu’elle remonte, à ce moment d’enthousiasme populaire où 70% des Iraniens avaient porté à la présidence de la République un ancien ministre réformateur de la Culture, Mohammad Khatami, qui voulait à la fois libéraliser l’Iran et le réconcilier avec le monde occidental. Ce «Gorbatchev iranien» craignait, déjà, que l’isolement international du régime ne ruine l’économie nationale et que la religion ne finisse par être rejetée avec la théocratie mais il s’était heurté au vrai pouvoir de la République islamique - au «Guide suprême» et à la superstructure religieuse qui coiffent et encadrent les institutions républicaines.

Face à leur veto, toutes ses tentatives de réformes avaient échoué. Il n’avait pu tenir aucune de ses promesses mais la bataille était si claire que les Iraniens l’avaient pourtant réélu, plébiscitant le changement, avan