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Interview

Buffet: contre le niqab, «des débats citoyens plutôt qu'une loi»

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La secrétaire nationale du PCF, défavorable à une loi - qui serait, selon elle, «stigmatisante» - sur la «pratique extrêmement minoritaire» du voile intégral, propose d'organiser plutôt «des débats citoyens sur les droits des femmes et la laïcité».
La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, à Paris, le 22 septembre 2009. (Charles Platiau / Reuters)
publié le 7 janvier 2010 à 14h04
(mis à jour le 7 janvier 2010 à 14h06)

Pourquoi êtes-vous défavorable au principe d’une loi interdisant le voile intégral?

Dans le contexte actuel, alors que le gouvernement a lancé son débat sur l’identité nationale, que Le Pen en profite pour réapparaître, nous les députés, nous devrions voter une loi sur une pratique extrêmement minoritaire? Au lieu d’engager un débat avec les femmes qui portent le voile intégral, on pointe un phénomène marginal. Plus de 99% des femmes musulmanes le refusent. On ne doit pas faire une loi stigmatisante. Pour éviter que ce phénomène monte, arrêtons de montrer du doigt ces femmes. Cela risque surtout de les pousser à des réactions d’enfermement encore plus fortes.

Plusieurs raisons sont invoquées pour légiférer: dignité des femmes, égalité hommes-femmes, trouble à l’ordre public. Ne sont-elles pas recevables?

Je ne veux même pas débattre de ces motifs. Mais on voit difficilement le fondement juridique qu'aurait cette loi. Plusieurs juristes auditionnés par la mission parlementaire l'ont dit.

Que proposez-vous pour faire reculer cette pratique?

D'abord, on ne doit pas prendre le voile intégral comme une question en soi. La question doit plutôt partir des femmes, de l'égalité, de leur droit à la féminité et de la lutte contre les  violences faites aux femmes. Car imposer le voile intégral à une femme est une forme d