Menu
Libération

Le PS entre en analyse avec Lionel Jospin

Article réservé aux abonnés
Avec un livre d’entretiens et un film, l’ex-Premier ministre revient sur son action. L’occasion pour le parti de tourner la page ?
Lionel Jospin et la première secrétaire du PS, Martine Aubry, au forum des Images, mardi (Thomas Samson / Reuters)
publié le 7 janvier 2010 à 0h00

Le «droit d'inventaire», qu'avait réclamé en 1995 Lionel Jospin à propos des deux septennats de François Mitterrand, va-t-il enfin s'exercer sur son propre bilan gouvernemental et, surtout, sur le 21 avril 2002 ? A l'occasion de la sortie de Lionel raconte Jospin, à la fois film documentaire et livre d'entretiens au long cours entre l'ex-Premier ministre et Patrick Rotman, la question, enfin, peut se poser. Plus de sept ans après l'un des plus grands séismes de l'histoire de la gauche française, il était temps. Mais pour les camarades, jeunes et moins jeunes, de Lionel Jospin, mieux vaut tard… Certes, au-delà de la relation de sa propre trajectoire, l'analyse de la défaite, quoique plus détaillée que celles qu'il avait jusqu'ici livrées, ne recèle guère de surprises. Comme le résume un docteur es jospinisme : «Il ne lâche rien. C'est la lecture classique jospinienne, depuis "je n'ai pas été trotskiste" jusqu'à l'explication de sa démission en 2002, censée punir par sa gravité la frivolité de la gauche. C'est le monde selon Jospin.» Mais à cette confession correspond aussi, pour les socialistes, la fin d'une période de glaciation explicative.

Triple crise. Tous les anciens ministres de son gouvernement en conviennent : l'analyse approfondie de la débâcle du 21 avril n'a jamais été faite. «Il y a eu une incapacité collective à remuer le couteau dans la plaie», dit Jean Glavany. «Il n'y a jamais eu d'introspection