Un gaulliste convaincu, républicain unanimement salué, passionné de football, une personnalité ombrageuse aussi... Philippe Séguin, décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à 66 ans, représentait une des figures les plus considérables de la vie politique française.
Ancien ministre des Affaires sociales et de l’Emploi (1986-88), ancien député des Vosges (durant 24 ans à partir de 1978), ancien maire d’Epinal, ancien président du RPR (1997-1999), président pendant cinq ans (1993-97) de l’Assemblée nationale, c’est à la Cour des comptes qu’il présidait depuis 2004, que Philippe Séguin déployait tous ses dons de rude censeur de dérives.
«Du plus charmant au plus odieux»
Une «personnalité forte, capable de résister, de dire non», dépeint le président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, autre gaulliste, qui a salué ses hautes exigences. Philippe Séguin avait ainsi été, contre une majorité de son camp, à la pointe du combat contre le traité de Maastricht en 1992. «Le plus intelligent, le plus percutant, un jugement très sûr», dit de lui un proche. Séguin, c'est aussi «un rêve politique fracassé sur les réalités politiciennes», un caractère «compliqué», rendant difficile l'action. «Il passe du plus charmant au plus odieux», écrivait Nicolas Sarkozy sur ce grand républicain, célèbre par ses emportements.
Sa plus retentissante démission ava