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Libération

Avec Sarkozy, les contraires s’attirent

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publié le 8 janvier 2010 à 0h00

«Le talent ne se démode pas», avait coutume de dire Nicolas Sarkozy à propos du premier président de la Cour des comptes. Laissant régulièrement entrevoir qu'il pourrait confier des responsabilités gouvernementales à celui qu'il a appelé hier «mon ami» dans son hommage, le chef de l'Etat l'a cependant toujours gardé à distance, en le laissant à sa place.

De 1997 à 1999, Sarkozy et Séguin ont formé l’un duo des plus improbables à la tête du RPR, chipé à Chirac à la suite de la dissolution de l’Assemblée. Tout les oppose alors. L’un est libéral, balladurien et de tempérament optimiste. L’autre est gaulliste, social et cyclothymique. Séguin président du RPR, Sarkozy secrétaire général vont pourtant se découvrir, s’apprécier et s’entendre presqu’à merveille. Ils ont pour point commun un solide mépris pour Chirac et sa conception du pouvoir. Il les avait alors tous deux rudoyés, faute de réussir à les tuer politiquement. Deux ans durant donc, Séguin et Sarkozy vont faire étalage de leur complémentarité à la tête du parti gaulliste anéanti par la défaite de 1997 sans que jamais leurs différends n’apparaissent.

Séduit par le dynamisme et le goût de la vie de Sarkozy, Séguin se montrera toujours d'une grande indulgence à son égard. Quant à Sarkozy, il est bluffé par les convictions, la culture, le républicanisme de ce partenaire qui lui ressemble si peu. Dans ses mémoires parues en 2003, l'ex-maire d'Epinal pointe la médiocrité des balladuriens, comme Bayrou ou Doust