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Libération

Du perchoir à la chasse au gaspi

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publié le 8 janvier 2010 à 0h00

Un perchoir en guise de tremplin. Pour Philippe Seguin, la présidence de l'Assemblée nationale devait être la voie pour atteindre Matignon. Troisième personnalité de l'Etat de 1993 à 1997, il en profite pour s'assurer une place de choix dans la majorité et concurrencer son rival au sein du RPR, Alain Juppé. Il est le promoteur de la «session unique» : neuf mois non-stop au lieu des deux sessions de trois mois. Résultat, beaucoup d'absentéisme, y compris dans les rangs RPR et UDF qui se plaignent d'avoir trop à faire. «Beaucoup de députés, au lieu de se demander ce que l'Assemblée nationale peut faire pour eux, feraient bien de se demander ce qu'ils peuvent faire pour l'Assemblée», lance alors Séguin, paraphrasant J.F. Kennedy. Quatre ans de perchoir, les deux derniers en tête à tête avec Juppé. Un contre-pouvoir ? N'exagérons rien. Séguin y voit en 1995 un «contrôle», «sans aller à l'encontre des intérêts du gouvernement».

Autre présidence, à partir de 2004 : la Cour des comptes, qui fut son corps d'origine à sa sortie de l'ENA.A la tête de l'institution de la rue Cambon, «M. le premier», comme il est de coutume d'appeler son inamovible premier président, multiplie les coups de griffe contre l'exécutif. En veillant à ne jamais dépasser les bornes. Séguin féminise la Cour, la relifte et, surtout, communique en vrai politique autour de la publication des rapports qui lui donnent l'occasion de dire très librement ce qu'il pense de la