Le Grand Paris vise à assurer la redynamisation de l’Ile-de-France à travers des investissements massifs dans les transports collectifs. Son fer de lance est la création d’un métro automatique de grande capacité : une rocade en double boucle de 130 kilomètres comportant une quarantaine de gares, pour un coût de 14 milliards d’euros. Quoi qu’on en pense sur le fond, ce projet constitue une attaque frontale de la décentralisation.
La réflexion a été portée par l’Etat, sans les collectivités locales, avec la création d’un secrétariat d’Etat chargé du Développement de la région capitale, confié à Christian Blanc. Elle aboutit à un projet en opposition explicite avec le schéma directeur de la région d’Ile-de-France (Sdrif). Les collectivités locales y défendent une priorité à la rénovation-extension des réseaux existants (ligne 13, RER, tangentielles, tramway). Elles y défendent également la créaton d’une nouvelle infra-structure, un projet de rocade ferroviaire «Arc Express» incompatible avec le Grand Paris.
D’abord, Arc Express est localisé en zone dense, alors que le métro du Grand Paris est de plus large rayon et dessert pour partie des zones non densément urbanisées - en contradiction avec la redensification urbaine exigée par la lutte contre le réchauffement climatique. Surtout, il y a une opposition de philosophie. Avec le Grand Paris, les transports collectifs sont mobilisés pour conforter la compétitivité économique de l’agglomération : ils assurent la desserte des seuls a