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Libération

Le chant des partisans

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publié le 8 janvier 2010 à 0h00

Les orphelins de Philippe Séguin n’ont pu cacher leur émotion. Au bord des larmes, François Fillon et Henri Guaino ont rendu hommage, chacun de leur côté, à celui qui fut leur maître en politique.

Le Premier ministre a évoqué «une déchirure avec des années de complicité politique mais surtout personnelle», tandis que le conseiller spécial du chef de l'Etat soulignait la «communauté de parcours, d'histoire, d'origine» qui le liait à celui «qui a tant compté» pour lui.

Comme la poignée de fidèles qui peuplent la petite communauté séguiniste, les deux hommes ont soutenu, au début des années 90, le gaulliste Séguin dans son opposition à la ligne «européiste» imposée au RPR par Chirac et Juppé. Roger Karoutchi, longtemps parmi les plus proches collaborateurs du héraut du non à Maastricht, a fait ce qu'il pouvait dans une mission impossible : «J'étais l'homme de réseau d'un responsable qui ne voulait pas entendre parler de réseau», explique-t-il à Libération. Il fallait faire vivre le séguinisme malgré Séguin. Quand son chef était président de l'Assemblée nationale, Karoutchi organisait tous les quinze jours des rencontres avec les députés amis. «Mais, poursuit Karoutchi, une fois sur deux, Philippe Séguin ne venait pas à ces réunions […]. C'était un intellectuel de la politique qui s'accommodait mal des réalités de la vie politique. Comme si cela rabaissait sa conception de l'engagement.»

Les séguinistes ne se sont pourt