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TRIBUNE

Réforme territoriale : l’acte I de la recentralisation ?

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publié le 8 janvier 2010 à 0h00

Initiée avec le rapport du «comité Balladur», la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy entre dans sa phase décisive. Elle passionne les élus mais peine à être lisible par les Français. Il s’agit pourtant d’une rupture fondamentale : la première réforme d’inspiration recentralisatrice.

La gauche, à partir de 1981, a initié un vaste mouvement de décentralisation. Les collectivités locales sont devenues des acteurs publics essentiels. Elles représentent désormais 22% du total des dépenses publiques, près de 75% des investissements. La droite s’est ralliée à la décentralisation. C’est ainsi à Jean-Pierre Raffarin que l’on doit la seconde étape de la décentralisation, couronnée par la réforme constitutionnelle du 28 mars 2003 : la France y devient une «République décentralisée».

Nicolas Sarkozy rompt aujourd’hui ce consensus national. Le diagnostic est sans ambiguïté : «trop» - trop d’élus locaux, trop cher, trop d’échelons de décisions. L’objectif est de «réduire» la décentralisation. Avec comme mesure phare le rapprochement des régions et des départements, en fusionnant les conseillers régionaux et généraux en un seul «conseiller territorial».

Le diagnostic est contestable. Il y a certes beaucoup d’élus locaux en France : 525 000. Mais l’immense majorité est constituée de bénévoles non rémunérés.

Le coût global de la fonction politique locale s’élève à 28 millions d’euros, soit à peine 0,01% des dépenses locales ! Démagogie pour démagogie, rappelons que le budget de l’Ely