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La République de M. Séguin

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Les grands noms de la politique s’étaient donné rendez-vous hier aux obsèques d’une figure du gaullisme.
Le président de la Cour des Comptes Philippe Séguin présente, le 14 septembre 2005 à Paris. (© AFP Franck Fife)
publié le 12 janvier 2010 à 0h00

Du noir, du blanc, du gris. Comme sur la photo géante de Philippe Séguin qui surmonte le porche de la cathédrale Saint-Louis, dans la cour d'honneur des Invalides. Sourire en coin, regard au loin. Du noir, du blanc, du gris dans le ciel aussi. Un vrai temps de Séguin. «J'aimerais mourir dans mon lit, entouré des miens, par un temps ensoleillé. Surtout pas d'obscurité…» avait pourtant rêvé à propos de sa mort l'ancien premier président de la Cour des comptes dont les obsèques étaient célébrées hier à Paris.

Il est presque 15 heures, et les limousines de la République défilent depuis près d’une heure. De gauche, de droite, du centre, ils sont tous là. Les anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin et Laurent Fabius cheminent à quelques pas l’un de l’autre dans la cour pavée. Alain Juppé, lui, avance seul, l’air assommé. Il y a aussi Charles Pasqua, aux pas ralentis, avec qui Séguin avait, en vain, un temps tenté de faire la peau de Jacques Chirac. Egalement là, Jean Tiberi, ex-maire de Paris avec lequel l’homme d’Epinal s’était affronté lors des municipales de 2001. Leur tombeur, Bertrand Delanoë, est aussi présent au côté du chevènementiste Georges Sarre. Martine Aubry, la numéro 1 du PS, Arnaud Montebourg, Henri Emmanuelli, Pierre Mauroy, Didier Migaud et une brochette d’autres parlementaires socialistes ont déjà pris place dans les travées de la cathédrale.

«Frère de Tunis»

Tout le gouvernement ou presque est aux Invalides. François Fillon, bien sûr, qui honore c