Interdire la burqa en France. Oui, mais comment ? Aucune question, semble-t-il, ne passionne autant la majorité. Hier, François Fillon est intervenu dans le débat, proposant une «résolution» du Parlement accompagnée de textes législatifs et réglementaires. Cela apaisera-t-il la droite qui étale ses divisions entre ceux qui prônent une interdiction radicale et ceux qui réclament plus de pédagogie ? Ces derniers soulignent la fragilité juridique d'une mesure de prohibition générale. Sur fond de rivalité entre Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, et Xavier Bertrand, qui dirige le parti sarkozyste, le débat a pris, selon plusieurs responsables du mouvement, «une importance démesurée». Soucieux de ne pas prendre le risque d'une stigmatisation de la communauté musulmane, l'Elysée et Matignon veulent maintenant calmer le jeu. Analyse en quatre temps
Fillon, le démineur
Hier, François Fillon a tenté d'étouffer cette cacophonie, au moins jusqu'aux élections régionales de mars. Lors de la réunion hebdomadaire des députés UMP, le Premier ministre a déclaré que l'interdiction du voile intégral devait d'abord «passer par une résolution» parlementaire fixant «les principes». Texte non contraignant, la résolution a été créée par la révision constitutionnelle de 2008. Elle permet aux assemblées de rappeler solennellement leur attachement, si possible unanime, au respect des valeurs républicaines. Des textes législatifs et