A gauche aussi, la question du voile intégral fait débat. Et quasiment toutes les formations, sur ce dossier délicat, nourrissent la tentation de se cacher la face. Ou, du moins, de temporiser.
Au PS, «chiffon rouge»
Hier, à l'occasion de ses vœux à la presse, Martine Aubry a tenté d'éclaircir quelque peu la position socialiste, débattue deux heures durant, la semaine passée, au bureau national. Postulat de départ : «Nous condamnons avec la plus grande force le niqab. C'est une atteinte non seulement à la dignité des femmes, c'est une atteinte au rapport à l'autre.» Mais pas question de cautionner pour autant l'interdiction totale. «Une loi qui apparaît plus comme une loi de circonstance, qui serait sans doute soit anticonstitutionnelle si elle était très large, soit inefficace si elle ne l'était pas, n'est pas aujourd'hui d'actualité.» Tout est dans ce «aujourd'hui» : un glissement sur la question du timing, à deux mois des régionales, permet à la première secrétaire du PS, dont le groupe parlementaire a déposé hier une proposition de loi pour le droit de vote des étrangers aux scrutins locaux, d'esquiver en dénonçant une exploitation électoraliste : «Après le débat sur l'identité nationale, ce thème de la burqa qui sert aujourd'hui de chiffon rouge pour stigmatiser et pour diviser, ne doit pas nous leurrer», a attaqué Martine Aubry. Mais d'autres camarades, comme Manuel Valls, ne partagent pas cet avis. «On ne