Cet après-midi, il ira à l'Elysée à pied. Avec dans sa poche le carton d'invitation calligraphié à l'encre noire, avec blason doré : «Monsieur Nicolas Sarkozy prie Monsieur François de Rugy, secrétaire national de l'Assemblée nationale, de bien vouloir assister à la réception qui sera donnée au palais de l'Elysée à l'occasion du nouvel an.»«Je me fais un plaisir d'y retourner», glisse le député vert de Loire-Atlantique.
Pour les vœux aux parlementaires, les services du protocole ont bien été obligés de l'inviter. Car la dernière fois, le député écologiste n'a guère respecté les usages. «D'après le Canard Enchaîné, Sarkozy m'aurait traité de député maboul ! Si j'arrive à le croiser, je vais lui demander si c'est bien le cas.»
C'était le 15 avril, il y a neuf mois, autant dire une éternité au rythme de l'hyperprésident. Ce jour-là, de Rugy assiste avec une vingtaine de députés et de sénateurs au troisième déjeuner du «groupe de travail» sur la crise financière. «A la fin, il nous a dit qu'on allait se revoir bientôt, après le prochain conseil européen de juin, au plus tard en septembre pour le G 20 de Pittsburgh, mais il a arrêté ces déjeuners. Il déteste qu'on lui casse ses joujoux» Sitôt sorti de table ce jour-là, De Rugy et quatre autres parlementaires relatent en off à Libération les propos tenus par Sarkozy sur Obama, «pas au niveau de décision et d'efficience», et Zapatero, «peut-être pas très intelligent, mais réél