Le droit de vote des étrangers ? A entendre François Fillon, c'est non. Définitivement. «Si nous sommes un pays d'intégration, ce n'est pas pour offrir aux étrangers des demi-droits électoraux, mais pour les inviter à acquérir, s'ils le souhaitent, des droits entiers en rejoignant pleinement notre communauté nationale», a-t-il déclaré hier lors de la présentation de ses vœux à la presse. Comme le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, le Premier ministre oppose donc une fin de non-recevoir à la proposition de loi socialiste, annoncée mardi par Martine Aubry. Une initiative vue par l'UMP comme un piège grossier tendu à une droite divisée sur ce sujet.
De fait, la première secrétaire du PS ne s'était pas privée de le rappeler : «Le président de la République avait dit qu'il était favorable» au vote des étrangers extracommunautaires installés en France depuis dix ans. Pendant la campagne présidentielle, puis en avril 2008, le chef de l'Etat s'était effectivement prononcé pour l'instauration de ce droit, «sur la base de la réciprocité» avec les pays d'origine des ressortissants. Il avait cependant ajouté qu'il n'y avait «pas de majorité pour faire passer» cette réforme. Elle n'avait donc pas été inscrite au programme présidentiel, dont François Fillon fut, en 2006, l'un des principaux rédacteurs… Lors des débats sur la réforme des institutions, en 2008, les amendements de gauche portant sur le droit de vote des étrangers avaient tous