Comme souvent, elle avait préparé un coup fumant. Pour la mise en orbite de sa campagne, samedi après-midi, Ségolène Royal a dégainé une jolie cartouche : l'alliance avec les centristes. Au terme d'une réunion agitée, quelques heures plus tôt, Alexis Blanc, responsable du Modem local, avait en effet fait adopter par ses troupes, moyennant cinq places sur la liste, le ralliement à la présidente de Poitou-Charentes, bravant la fureur de François Bayrou. Jolie et opportune «prise de guerre», jubilait l'équipe Royal, pour qui l'affaire tombe à pic.
Dans l'ancienne criée de La Rochelle, face à un petit millier de sympathisants, Ségolène Royal avait tenu à ce que des pêcheurs et leurs épouses ouvrent le bal, dont l'une évoque «la solitude des femmes» de marins… Mais sur scène, autour de la présidente sortante, ils sont plusieurs dizaines : élus, membres de la liste et «témoins» défilant au micro. C'est que le chiffre importe. Et celui du premier tour est au centre de toutes les attentions. Parce qu'à la différence de 2004, communistes et Verts partent en solo. Et parce que la mobilisation pose question. «Ce qui m'inquiète, c'est l'abstention, dit une proche de Royal. Les régionales, ça ne passionne quand même pas les foules…» Alors, on se compte. Bien sûr, il y a l'adversaire, à qui l'on offre, à la tribune, des charentaises : «Bussereau au repos, Ségolène au boulot !»
Mais l'essentiel est ailleurs : dans la démonstration de forc