Il fut un temps, pas si lointain, où, dès que Nicolas Sarkozy s’exprimait, le pays retenait son souffle en se demandant : qu’est-ce qu’il va encore dire ? Pour une bonne raison : lors de ses interventions, le Président lançait une idée surprise, provoquait en tenant des propos de «gauche», et la polémique s’en suivait. Mais, depuis le début de l’année, un autre homme à l’Elysée retient l’attention et créé la polémique. C’est son conseiller le plus fidèle, Claude Guéant.
Pendant que Sarkozy multiplie les discours de vœux où il parle pour ne rien dire, le secrétaire général de l'Elysée a provoqué la presse en déclarant dimanche sur Europe 1 que les journalistes de France 3 otages en Afghanistan avaient commis «une imprudence vraiment coupable» en recherchant le «scoop» et qu'ils faisaient «courir des risques» aux militaires français «détournés de leurs missions principales». Depuis quelques jours, on ne parle que de cela dans les rédactions. Et les réactions ont été à la mesure de l'attaque : le Forum des sociétés de journalistes a dénoncé des propos «inadmissibles», des anciens otages comme Florence Aubenas ou Georges Malbrunot se sont déclarés choqués de voir l'Elysée lancer une polémique alors qu'une consigne de silence avait été imposée à tous. Interrogé par Libération, Guéant dit «assumer» totalement ses propos et ne «pas comprendre une telle polémique», considérant qu'il n'a fait, après tout, que dire