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Libération

Le gardien du temple sarkozien

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Intérieur, Bercy, Hauts-de-Seine… depuis huit ans, Claude Guéant a suivi le chef de l’Etat partout.
publié le 21 janvier 2010 à 0h00

«Rien de spécial, Claude?»«Non, Monsieur le Président, rien de particulier.» Qu'il soit à Mayotte, de retour d'un saut de puce en province ou entre deux conversations lors d'un sommet international, Nicolas Sarkozy n'a, depuis 2002, qu'un seul et unique interlocuteur de confiance: Claude Guéant. Plusieurs fois par jour, il passe la tête dans son bureau ou lui téléphone avec cette question rituelle, pour se rassurer. Le ton toujours onctueux mais ferme, le secrétaire général de l'Elysée répond sans jamais laisser passer un sujet - petit ou grand - susceptible d'intéresser le chef de l'Etat. C'est aux yeux de Nicolas Sarkozy, une qualité majeure. Et précieuse.

Depuis, 2002 donc Claude Guéant et lui ont lié leur destin sans que, pour l'heure, se pose la question d'une rupture. Lorsqu'il débarque au ministère de l'Intérieur voilà presque huit ans comme directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, le préfet Guéant, qui vient de fêter ses 65 ans, jouit d'une réputation flatteuse. Passé par le cabinet de Charles Pasqua en 1991 puis ayant occupé le poste de directeur général de la police nationale avant de repartir en préfecture (Franche-Comté, Bretagne), ce haut fonctionnaire est autant apprécié de la droite que de la gauche. On lui connaît pas d'ennemi et fleurissent les qualificatifs les plus clichés accolés aux «grands serviteurs de l'Etat» : travailleur, efficace, sérieux, discret, courtois… «Monsieur zéro défaut», dit-on alors de lui… même chez les chiraq