Ils étaient censés construire un consensus républicain. Ils donnent le spectacle d'une foire d'empoigne. Les membres de la mission parlementaire sur le voile intégral ne parviendront pas à se mettre d'accord sur les moyens de lutter contre une pratique qu'ils condamnent pourtant unanimement. Présidée par le député communiste André Gerin, la mission présentera mardi son rapport, rédigé par l'UMP Eric Raoult. Les socialistes ont annoncé qu'ils ne «prendront pas part» au vote de ce texte. «Nous conditionnons notre participation à l'arrêt du débat sur l'identité nationale», a expliqué hier la députée de Paris Sandrine Mazetier. Adoptée mardi en réunion de groupe, cette position permet aux socialistes de ne pas faire étalage de leurs divisions. Comme Manuel Valls, plusieurs élus PS sont favorables à une interdiction du voile intégral. Ils sont donc très loin de partager l'avis de Sandrine Mazetier pour qui la démarche des rédacteurs du rapport relève de «l'irrationnel et du fantasme».
«Loi Copé». A droite, les divisions ne sont pas moins profondes entre partisans et adversaires d'une loi d'interdiction générale, y compris sur la voie publique. A l'Elysée et à Matignon, on estime que le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, porte une lourde responsabilité dans la zizanie ambiante. Sans attendre la fin des travaux, Copé avait annoncé, dès le 22 décembre, le dépôt d'une proposition de loi interdisant les visages masqués dans l'e