Haïti, burqa, retraites, l'actualité cette semaine a apporté davantage de questions que de réponses. Chez les Français, l'incompréhension domine. La décision de partager la production de la Clio entre France et Turquie est par exemple bien accueillie ; mais l'intervention de l'Etat, fût-il actionnaire, jette un trouble : «On nous dit qu'il faut produire chez nous, lance un cadre, mais l'Europe prône l'ouverture des frontières, c'est contradictoire…» Le projet de la SNCF de supprimer certaines lignes de TGV nourrit l'inquiétude : «On disait qu'elles étaient rentables et que grâce à elles on pouvait entretenir le reste du réseau», s'inquiète un homme. «Je suis perdue, poursuit une femme. Est-ce qu'une entreprise publique doit rapporter de l'argent ou permettre la solidarité sur le territoire ? Avec l'ouverture à la concurrence, la SNCF commence à réagir comme une société privée…»«Pareil dans la fonction publique, renchérit une employée territoriale, la tendance est de dire que si on avait des cadres fonctionnaires et d'autres de droit privé, ce ne serait pas plus mal…»
L'intervention présidentielle lundi à la télévision tombe à point nommé pour dissiper l'inquiétude. Encore faudrait-il qu'elle soit bien suivie. Certains jurent qu'ils seront devant le poste : «Il va discuter avec des Français, je trouve intéressant de prendre l'opinion de ceux qui souffrent, j'espère qu'il réajustera sa politique», explique