Le patron du Modem qui avait, pendant la campagne présidentielle, critiqué la proximité de certains médias avec Sarkozy, persiste.
Estimez-vous comme Vincent Peillon que les médias sont serviles ?
Je n’emploierais pas ce terme pour l’ensemble des médias. Mais aujourd’hui, les Français nourrissent un sentiment de défiance sur le sujet de l’indépendance des médias. Pour les médias privés, c’est la structure de leur capital qui fait souvent questions. Ces médias sont, pour certains des plus importants, détenus par des groupes ou des personnes dont tout le monde connaît la proximité, pour ne pas dire l’intimité, avec le pouvoir. Les pressions ne s’exercent pas tous les jours, mais en période critique, particulièrement électorale, des formes d’influences directes ou indirectes pèsent de tout leur poids. Il ne s’agit pas toujours de censure mais d’une prudence qui confine à l’autocensure.
Est-ce le pouvoir qui agit ou les amis du pouvoir qui devancent ses désirs ?
Depuis longtemps, Nicolas Sarkozy a noué des amitiés, cultivé des intimités, rendu des services qui ont créé une connivence que tout le monde connaît et qui est souvent assumée au grand jour.
Comment libérer les médias de la possible influence du pouvoir exécutif ?
Il est crucial d’instaurer une nouvelle loi de séparation des pouvoirs. Les médias doivent être considérés comme un pouvoir à part entière et protégés dans leur indépendance. L’indépendance de la presse est aussi vitale pour la démocratie que l’indépendance de la justice.
La reprise en main des médias publics, notamment, par le pouvoir n’est pas nouvelle…
Cela a toujours été une tentation, mais c’est la première fois qu’un régime ose en revenir à la désignation directe des responsables de l’audiovisuel public. Cela donne lieu inéluctablement à des soupçons de