Il les a vues. Ombres noires qui, selon lui, menacent la République. Il ne sait pas exactement combien elles sont. Qu'importe. Pour lui, ces femmes en burqa représentent la partie émergée d'un iceberg qu'il nomme «l'islamisme intégriste». André Gerin les a vues. Et, contrairement à David Vincent et ses envahisseurs, tout le monde le croit. Ce député communiste du Rhône a présidé la mission d'information parlementaire sur le port du voile intégral qui, après six mois de travail, a remis hier son rapport. Mais André Gerin conduisait bien plus qu'une mission. Il était en mission. Poursuivant une croisade commencée il y a des années contre ce qu'il appelle «les talibans français».
Acheter la paix sociale. La «révélation» a eu lieu pour lui après le 11 Septembre. Parmi les six Français qui se retrouvent à Guantanamo début 2002, deux sont «des gamins» de Vénissieux, ville dont il est maire depuis 1985 (il a démissionné en juin dernier). Deux ans plus tard, on reparle de Vénissieux à l'occasion de l'arrestation des Benchelalli, famille de l'un des détenus de Guantanamo, soupçonnée d'appartenir aux filières tchétchènes. La même année, en 2004, un imam fait parler de lui pour des propos controversés sur la lapidation des femmes. Lui aussi officie à Vénissieux. Dans les revues de presse, la ville apparaît alors comme un bastion islamiste. Et André Gerin n'a pas le beau rôle. Ses opposants lui reprochent d'avoir laissé durant des années se dév