Dominique Barella, magistrat et ancien membre du conseil supérieur de la magistrature, revient sur le jugement rendu jeudi dans l'affaire des faux listings Clearstream. Et sur l'annonce, ce vendredi matin, par le procureur de la République, Jean-Claude Marin, de son intention de faire appel.
Comment interpréter la décision du parquet de faire appel du jugement relaxant Villepin?
C'était évidemment prévisible. Le procureur est totalement sous influence, il obéit aux ordres du ministre de la Justice, et donc du président de la République. Il n'a aucune indépendance, nous en avons la preuve encore une fois aujourd'hui.
Ce matin à la radio, le procureur Jean-Claude Marin assurait pourtant le contraire, déclarant ne pas avoir reçu d'ordre écrit de la chancellerie...
Depuis quand un procureur a besoin d'un écrit pour obéir ? S'il respectait cette règle, il aurait sauté depuis longtemps. Depuis le début de l'affaire Clearstream, Jean-Claude Marin ne s'est pas illustré par son indépendance. Il a quand même inventé une infraction complètement farfelue pour poursuivre Villepin: complicité de dénonciation calomnieuse par abstention. «Par abstention», ce terme ne rime à rien.
Pourquoi l'Elysée annonçait-il hier dans un communiqué que Nicolas Sark