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Libération

Défaite d’anniversaire à l’Elysée

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Renvoyé dans les cordes par la décision du tribunal, le Président, 55 ans hier, a fait mine de se satisfaire du verdict.
publié le 29 janvier 2010 à 0h00

Comment faire bonne figure alors qu’on vient de se prendre une claque judiciaire ? Nicolas Sarkozy a apporté hier une réponse en trois temps. D’abord, faire comme si la décision lui était, in fine, favorable. Ensuite, se la jouer aussi grand seigneur que son adversaire en annonçant qu’il ne souhaitait pas voir la procédure se poursuivre, quitte à tordre le droit (lire page 2). Puis laisser ses proches taper sur Villepin.

«Zen». A 12 h 30, quand la décision tombe, Nicolas Sarkozy est en pleine conférence sur les déficits publics. En apprenant la nouvelle via son avocat, Thierry Herzog, il «reste très zen», selon des témoins. Interpellé par un journaliste de France 2 à la sortie, il plaisante même.«Je pensais que vous preniez la parole pour me souhaiter un bon anniversaire, réagit un président qui fêtait hier ses 55 ans. Pour le reste, attendons de connaître les éléments pour les commenter.» L'attente est brève. A 14 heures, l'Elysée envoie un communiqué aux rédactions. Sarkozy s'y exprime exceptionnellement à la première personne pour donner son sentiment : «Le jugement me donne satisfaction», résume-t-il. Avant d'avancer plusieurs arguments : «le tribunal a reconnu une "manipulation grave"» et a puni ses auteurs par «une peine de prison ferme». C'était ce qui comptait, puisque Sarkozy voulait que leurs «agissements soient portés à la connaissance des Français, qu'ils soient sanctionnés afin que nul n'a