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Libération

Un seigneur de région au verbe haut et au bras long

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Le président de Languedoc-Roussillon brigue un second mandat, fort des réseaux qu’il a tissés depuis trente ans.
Le PS lâche Frêche et veut une liste alternative. Durée: 1mn03. (© AFP photo AFP)
publié le 29 janvier 2010 à 0h00

Plié en deux, il marche avec une canne et s'appuie sur l'épaule du jeune Frédéric Bort, son directeur de cabinet à la région. Il doit s'asseoir, en attendant son tour pour prendre la parole. Il parle de la voix studieuse du professeur. Puis tout à coup, l'œil s'allume. Le verbe s'accélère. Georges Frêche entre en scène. Plus rien ne le retient. Et chacun en prend pour son grade. Un groupe de harkis qualifiés de «sous-hommes», ses propres électeurs traités de «cons»,«conne», aussi, la socialiste Hélène Mandroux, qui lui succède à la mairie de Montpellier en 2004, Nicolas Sarkozy, en qui il salue le premier «juif président de la République»… A 71 ans, le président du Languedoc-Roussillon garde toute son agilité d'esprit et de persiflage, à défaut de conserver la forme physique de ses débuts.

Contrôle. Le fringuant socialiste, ancien maoïste élu député de l'Hérault en 1973, puis maire de Montpellier en 1977, docteur en droit et agrégé de droit romain en 1969, n'est plus. Il a laissé place à un homme certes «charismatique et visionnaire» mais aussi «odieux, tyrannique, égocentrique, cruel, retors», comme l'écrit le journaliste montpelliérain Jacques Molénat dans son livre le Marigot des pouvoirs (2004). On pourrait ajouter «fin stratège politique» tant il continue à régner en maître sur la région et sur l'agglomération de Montpellier. Bien qu'exclu du PS en 2007 suite à ses propos sur les «Blacks»