Tout comme Verrazano est arrivé sur les rives de l'Hudson, Patrick Balkany est arrivé en 1983, en Renault 25, sur celles de la Seine à Levallois-Perret, pour transformer la ville, alors communiste, en un petit Manhattan. Il y a vingt-sept ans, dans une interview au Figaro, il assurait : «Je suis là pour trente ans.» Il a presque réussi, si on gomme un intérim de six ans, pour cause d'affaires.
Reste qu'on ne tient pas une ville rien qu'en crachant des volutes de havane les jours de marché. Comment s'y est-il pris ? Qu'a-t-il fait des plus modestes ? Près de trente ans plus tard, l'explorateur Balkany, tout d'une pièce de plus de 90 kilos, est toujours dévoué à la conquête coloniale de Levallois, où reposent Louise Michel, Gustave Eiffel, Maurice Ravel et Léon Zitrone. Monsieur le député-maire, 61 ans, a digéré toutes les affaires, et elles furent nombreuses, comme il digère le whisky, le caviar et les poulardes de Bresse. Il marche bien droit grâce à ce prodigieux estomac qui assure l'équilibre vertical des hommes qui tombent dans des abîmes judiciaires et rebondissent aussitôt en serrant négligemment leur nœud de cravate : «Le charisme n'est pas tout dans une ville : il y a aussi le travail», affirme-il à l'occasion de la promotion de son livre modestement intitulé Une autre vérité, la mienne.
«Cette fourrure vous va à ravir !»
Le balkanysme au quotidien ? C'est du Labiche avec, dans les rôles principaux, Patrick et Isabelle échappés d'une comédie de boulevard, qui joueraien