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Libération
EDITORIAL

Venin

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publié le 30 janvier 2010 à 0h00

L’union a fait sa force. La «haine» sera-t-elle sa faiblesse? En 2007, Nicolas Sarkozy avait emporté la présidentielle, entre autres raisons, parce qu’il avait réussi à rassembler, sur son nom et au sein de l’UMP, l’ensemble (ou presque) des composantes de la droite française. Il avait même fait plus que cela, en siphonnant, grâce à ses thématiques de campagne, l’électorat d’extrême droite. Depuis son installation à l’Elysée, le chef de l’Etat a continué de régner en maître incontesté sur sa majorité. Certes avec quelques accrocs, mais sans que son leadership soit jamais remis en cause. L’affaire Clearstream, et ses prolongations judiciaires après la décision du parquet de faire appel du jugement prononçant la relaxe de Dominique de Villepin, va à coup sûr fragiliser cette statue du rassembleur. Bien sûr, la perspective d’un nouveau procès va empêcher Villepin de se déployer totalement. Et ses soutiens potentiels parmi les déçus du sarkozysme préféreront sans doute connaître la fin de l’histoire avant de se dévoiler. Mais les mots employés vendredi par l’ancien Premier ministre sont lourds. L’absence de «rancune» n’aura pas tenu 24 heures. Place au venin de la haine et de la division. S’il est difficile d’en mesurer encore l’impact, cette séquence Clearstream a une autre conséquence pour Nicolas Sarkozy : enfiler le costume du chef de l’Etat au-dessus de la mêlée, comme il a cherché à le faire lundi sur TF1, sera difficile. Sur son front de président qui voulait rassemble