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Libération
TRIBUNE

Otages du silence en Afghanistan

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par Par La société des journalistes de la rédaction nationale de France 3
publié le 1er février 2010 à 0h00

Un mois. Déjà.

Un mois depuis l'enlèvement de nos deux confrères et amis et de leurs trois accompagnateurs afghans sur une route de la Kapisa en Afghanistan. Plus de trente jours d'angoisse pour leurs familles et notre rédaction, de colère aussi face aux attaques indignes orchestrées depuis l'Elysée. Dans le même temps, les dirigeants de France Télévisions s'enferraient dans un silence pesant et douloureux, timidement brisé mercredi dernier par une intervention de Patrick de Carolis dans le 19-20.

Parlons de nos collègues d’abord.

Parce que leur sort dépasse de loin les controverses. Deux reporters expérimentés et appréciés de notre rédaction. Ils possèdent une solide expérience à l'étranger, sur des terrains très difficiles : plusieurs conflits couverts en Afghanistan et au Proche-Orient pour l'un, en ex-Yougoslavie et en Irak pour le second. Deux journalistes courageux, qui ont toujours mené leurs reportages avec audace et rigueur, loin des clichés et des plans de communication. Ils sont partis en Afghanistan pour le compte du magazine d'investigation Pièces à conviction, afin d'enquêter sur la présence militaire française. Comment travaillent nos soldats ? Comment sont-ils considérés par la population locale ? Ils œuvraient pour ce droit à l'information, ce pilier de notre démocratie qui consiste parfois à prendre des risques pour témoigner.

Parlons d’eux. Mais sans les voir. Sans pouvoir les décrire autrement que par cette brève évocation, puisque nous avon