Cette campagne, «il mord dedans à pleines dents», assure un conseiller de François Fillon. Le chef de l'Etat ayant publiquement annoncé, sur TF1, que son rôle «n'était pas de faire campagne pour les présidents de région», le Premier ministre se retrouve en première ligne. Il sera ce soir à Bordeaux, au côté de Xavier Darcos, candidat (UMP) dans la région Aquitaine. Jusqu'au premier tour, le 14 mars, Matignon prévoit au moins trois meetings par semaine.

La Naissance d’un (sous)-chef

François Fillon, chef de la majorité. Il fut un temps, pas si lointain, où ce simple énoncé déclenchait des sourires ironiques dans les entourages sarkozystes. «Un oxymore !» s'exclamaient les plus cruels. Les temps ont bien changé. Hier matin, sur Europe 1, François Fillon s'est lui-même présenté comme le «responsable de la majorité». Et plus personne, à l'UMP, ne trouve cette prétention extravagante. Sous l'hyperprésidence, «on n'est pas désigné chef de la majorité : on le devient», constate un proche du chef du gouvernement.

Du discours pacificateur au congrès des maires, en novembre, jusqu'à la récente reprise en main du débat sur le voile intégral, François Fillon s'est imposé comme l'arbitre des querelles internes de la majorité. Les élus locaux et les parlementaires lui en savent gré. «Fillon ? C'est l'homme tranquille de Matignon», lâche le député (UMP) Jacques Myard, généralement très sévère à l'encontre de l'exécutif. Po