La gauche, qui détient 20 des 22 régions métropolitaines, réussira-t-elle le grand chelem les 14 et 21 mars ? La stratégie d’union de la droite dès le premier tour s’avérera-t-elle gagnante ? Le mouvement Europe Ecologie va-t-il se structurer ? La gauche de la gauche confirmera-t-elle sa percée, amorcée aux européennes de juin ?
A cinq semaines des élections régionales, Libération décrypte les huit enjeux du scrutin.
Le pari de Martine Aubry
La première secrétaire du Parti socialiste n'a pas employé le terme de grand chelem, mais elle y a pensé très fort : «Nous pouvons toutes les gagner», assurait-elle en décembre. L'ultime razzia, soit 22 régions sur 22 pour le PS : un pari risqué pour Martine Aubry. La droite l'a compris, qui n'a de cesse d'en faire ses choux gras. «Le grand chelem de Martine Aubry n'aura pas lieu», a réitéré hier le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. De fait, le carton plein s'avère difficile. Parce que la guerre ouverte entre la direction du PS et Georges Frêche, après les déclarations de ce dernier sur «la tronche pas catholique» de Laurent Fabius, complique fâcheusement la donne en Languedoc-Roussillon. Parce que la droite est en mesure de l'emporter dans plusieurs régions, à commencer par Champagne-Ardenne, la Basse-Normandie ou la Franche-Comté. Et parce que le contexte politique est bien différent de celui de 2004. A l'époque, la gauche était unie, et la droite divisée. Elle avait été portée par un important mouvement social contre la ré