Menu
Libération
Interview

L’étiquette sarkozyste pénalise la droite

Article réservé aux abonnés
La carte électorale de la région analysée par Jean-Michel Ducomte, professeur à Sciences-Po.
publié le 8 février 2010 à 0h00

La droite qui s'érode dans son dernier bastion de l'Aveyron, les radicaux socialistes à l'agonie dans le Lot et les Hautes-Pyrénées : depuis dix ans, chaque nouvelle élection permettrait, selon Jean-Michel Ducomte, professeur de droit public à Sciences-Po, d'observer «une homogénéisation de la culture politique» en Midi-Pyrénées.

Avec une tête de liste jeune et nouvelle en politique, la droite peut-elle gagner la région?

La droite régionale souffre de ne pas pouvoir tenir un discours cohérent. Maire de Montauban et sans le titre d’ancien ministre du sortant PS qui arrivait du Lot, sa candidate, Brigitte Barèges, n’a pas réussi à s’imposer aux siens à Toulouse. Elle a plus d’ennemis chez elle que parmi ses adversaires. Du fait de sa moindre notoriété et du défaut de ses soutiens, Brigitte Barèges paie plein tarif la critique ambiante du sarkozysme.

Quelle carte politique de la région pouvez-vous dessiner ?

Avant, c’était tranché. D’un côté, le cœur radical des Hautes-Pyrénées, du Tarn-et-Garonne et du Lot, avec Maurice Faure, dominait à gauche. De l’autre, une droite de culture démocrate chrétienne résistait dans l’Aveyron, tirant sur le tard vers le gaullisme. Entre les deux, l’Ariège semblait devoir être un conservatoire socialiste. A l’exception de Pamiers où le maire, André Trigano, est toutefois plus radical que de droite. Le Gers basculait dans un camp ou dans l’autre au gré des personnalités qui s’y présentaient. Le Tarn était géographiquement divisé entre une culture ouvrière de gauche au nord qui, à l’exception de juin 1968, a toujours élu un député socialiste, et une culture opposée au sud où les combats pol