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Libération
EDITORIAL

Surprise

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publié le 8 février 2010 à 0h00

Les sondages, donc, et celui de Viavoice pour Libération que nous publions aujourd'hui le confirme, autorisent la gauche et le Parti socialiste en particulier à rêver tout haut d'une large victoire le 21 mars au soir, date du second tour des élections régionales. Martine Aubry avait pris le risque, dès la mi-décembre, d'évoquer cette perspective. Folie, avaient dit certains. Ils n'avaient pas compris que plus qu'un pronostic, cette stratégie de la méthode Coué était pour la première secrétaire le meilleur moyen de mobiliser un électorat déprimé. De quoi profite le PS ? Du bon bilan de ses présidents sortants ; de l'accalmie des querelles de personnes ; du travail souterrain accompli par Martine Aubry qui a permis d'installer l'idée que le PS s'est remis au travail. Mais la gauche doit surtout ce «frétillement» aux prolongations sociales d'une crise financière que le gouvernement s'est trop tôt, trop fort, vanté d'avoir matée. Il flotte dans le pays un sentiment d'injustice qui ne profite ni à la mobilisation syndicale ni à la gauche radicale. L'angoisse individuelle paralyse la première. L'ampleur de la crise discrédite les solutions miracles de la seconde. L'électeur s'en remet donc à la gauche dite de gouvernement, mais avec modération. C'est l'autre enseignement de notre sondage : les espoirs de victoire pour la gauche à la prochaine présidentielle sont forts, mais les doutes qu'elle y parvienne le sont tout autant. Pour le PS, tout commencera donc après mars, en