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Libération

A Strasbourg, l’exil et l’ennui

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par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 9 février 2010 à 0h00

Rachida Dati, à Bruxelles ou à Strasbourg, c’est comme le furet de la chanson : elle est passée par ici, elle repassera par là, mais il est difficile de tomber dessus. Et quand un rendez-vous enfin est fixé, c’était pour nous le 26 janvier sur le coup de midi, il tourne au «speed Dati» : deux minutes trente tout compris, avec refus de répondre aux questions. Il faut se contenter de ce que l’on a pu observer et de ce qu’en disent ses collègues, qui ont évidemment la dent dure à l’encontre de celle qui n’a jamais caché qu’elle avait été exilée à Strasbourg, après être tombée en disgrâce auprès de son mentor, Nicolas Sarkozy.

A Strasbourg, on n'apprécie guère ceux qui se prennent pour des vedettes sans avoir fait leurs preuves européennes. Joseph Daul, président du groupe PPE (conservateur), le plus important du Parlement, le lui a clairement signifié en décembre : «Je trouve que c'est une très bonne chose que de temps en temps, surtout à son âge [44 ans, ndlr], on redevienne députée et on réapprenne l'humilité. Ici, il n'y a pas de président, pas de Premier ministre, pas de ministre». Au départ, elle a cru qu'elle allait pouvoir obtenir ce qu'elle réclamait. Membre de la commission des affaires économiques et monétaires et de la commission spéciale sur la crise financière, Rachida Dati a voulu récupérer le rapport sur la proposition de directive sur les hedge funds (fonds spéculatifs) alors qu'elle ne connaît rien à la matière et à la complexe procédure parlem