Eric Besson, ministre d’ouverture, prisonnier de sa transgression. Passé, en quelques mois, de la direction du PS à celle de l’UMP et de la «prospective économique» au ministère de l’Immigration, il assiste, impuissant, au naufrage du «grand débat» qu’il prétendait diriger.
«A titre personnel, je suis heureux et fier d'avoir porté ce débat public», proteste le ministre dans un message posté hier sur son site internet. Il n'empêche, les faits sont là : le vrai bilan du débat, c'est qu'Eric Besson est un homme seul. Démonstration est faite qu'il ne peut compter ni sur le soutien de ses collègues du gouvernement, ni sur celui des élus de l'UMP. A quelques très rares exceptions près - la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano et une poignée de parlementaires - les dirigeants de la majorité ont boycotté l'animation du débat auquel ils étaient pourtant censés participer.
Flatteuse réputation. Et quand Eric Besson tire les «premières conclusions» de son débat, c'est d'abord pour répondre sèchement aux ministres qui l'ont publiquement critiqué. A la gaulliste Michèle Alliot-Marie qui préfère débattre de «l'unité nationale», il réplique qu'«opposer identité et unité» n'est qu'une «argutie sans intérêt». Quant à Martin Hirsch - le crispant haut-commissaire qui prétend démontrer qu'ouverture ne signifie pas nécessairement reniement - Besson l'accuse d'entretenir une «controverse stérile» en tentant «d'oppose