En service commandé, François Fillon, hier, a-t-il tenté de sauver du naufrage le «grand débat sur l'identité nationale» d'Eric Besson ? Selon un haut responsable de la majorité cité par l'AFP, le Premier ministre aurait souhaité que l'on «siffle la fin du débat, mais Sarkozy a dit qu'il fallait continuer». Matignon dément. Mais à l'évidence, le séminaire gouvernemental qui devait conclure hier la première étape du débat a été plus disputé que prévu. C'est avec une bonne heure de retard que le Premier ministre, flanqué du ministre de l'Education, Luc Chatel, et du ministre de l'Immigration, Eric Besson, s'est exprimé hier à Matignon. Ce séminaire remplaçait le «colloque final» prévu le 4 février pour clore, en présence du chef de l'Etat, trois mois de discussions dans les préfectures et les sous-préfectures sur le thème : «Qu'est-ce qu'être Français?» Trente ministres ont participé à ce séminaire. Huit ont fait défaut, officiellement pour cause d'agenda, dont le haut-commissaire à la Jeunesse et aux Solidarités actives, Martin Hirsch, en voyage au Pérou, qui avait dit tout le mal qu'il pensait de cette initiative.
«Succès populaire». Présent mais muet, Eric Besson a eu droit à un satisfecit, Fillon saluant «le courage et la générosité» avec lesquels le ministre de l'Immigration a «animé le débat». En préambule, le Premier ministre a longuement justifié le bien-fondé de cette opération. «Nous avons voulu écouter ce que le peuple a à dire