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Libération

La triple vie de Rachida Dati

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Bannie du gouvernement, l’ex-garde des Sceaux continue à prêcher la parole sarkozyste. Itinéraire à Paris, Sens et Strasbourg d’une ambition intacte.
Rachida Dati en février 2009 (Jean-Paul Pelissier / Reuters)
publié le 9 février 2010 à 0h00

Sa figure d'icône aurait-elle pâli ? Comment faire croire le contraire et entretenir le mythe ? Les magazines dont elle continue à faire la une parlent de sa «nouvelle vie». En fait, Rachida Dati en a plusieurs, et les cumule. Débarquée en juin du gouvernement dont elle était l'une des stars, chahutée après ses mots malheureux au Parlement européen, oubliée de la campagne des régionales de l'UMP, qu'importe. Elle aussi a un désir d'avenir.

Maire du VIIe arrondissement de Paris, députée européenne, elle s'apprête à prêter serment pour devenir avocate. La cérémonie, plusieurs fois repoussée pour cause d'incompatibilité avec la gestion de l'entreprise qu'elle vient de créer, devrait avoir lieu le 17 février. Mais elle n'a aucune envie d'en parler. «C'est un non-sujet», évacue-t-elle, agacée. En attendant, elle fait aujourd'hui sa rentrée au Parlement européen.

Il faut insister pour lui arracher quelques mots de plus. «J'ai besoin d'un métier ; je ne serai jamais déconnectée des réalités», justifie finalement l'ancienne magistrate qui s'assure ainsi un confortable complément de revenu. «Il ne faut surtout pas que les gens interprètent ça comme la fin de sa vie politique», souligne un conseiller. Cela ne risque pas. Dès qu'elle en a l'occasion, elle affirme la main sur le cœur que sa «passion» pour la politique est intacte. Tout comme sa popularité dont elle continue à prendre le pouls («elle fait du clic, elle fait vendre