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Libération
TRIBUNE

Pour un New Deal continental et écologique

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publié le 9 février 2010 à 0h00

La gauche a deux problèmes majeurs, faciles à énoncer, difficiles à surmonter, que Jacques Julliard passe sous silence. Le premier découle de la dissociation croissante, née de la mondialisation, entre espace politique, où s’exerce la souveraineté, et espace économique, où se produisent les richesses. Les marchés, les entreprises, la production, se sont globalisés ; les Etats, les partis, les syndicats sont restés des acteurs nationaux. Les solutions aux grands problèmes auxquels nous sommes confrontés - réchauffement climatique, crises financières et économiques à répétition ; dumping social, fiscal, monétaire ; flux migratoires… - sont internationales ; les politiques que nous mettons en œuvre sont, pour l’essentiel, nationales. D’où une relative impotence du politique, particulièrement préjudiciable à la gauche.

Le second tient lui aussi en grande partie à la mondialisation et à la révolution numérique : le rapport de forces entre le capital et le travail, sur lequel reposait le compromis social-démocrate d’après-guerre, a été rompu au profit des détenteurs du pouvoir économique privé - financiers, managers, actionnaires -et au détriment des salariés et des citoyens. Libres de leur localisation, les investisseurs mettent en concurrence les territoires et privilégient les moins disant social, fiscal, environnemental. Ils exigent des profits rapides et à deux chiffres pour les actionnaires, la flexibilité et la réduction du coût du travail pour les salariés.

Les syndicats et