Et si le principal enjeu des élections régionales en Alsace se situait au premier tour, avec une primaire à gauche ? A en croire un récent sondage (1), ce sont les résultats au soir du 14 mars qui détermineront la possibilité d’une alternance dans ce fief traditionnel du centre droit, l’une des deux régions, avec la Corse, que l’UMP a conservées en 2004. La liste de Philippe Richert (UMP) virerait en tête (34 %), devant Europe Ecologie (21 %) et le PS (18 %). Et au second tour, Richert l’emporterait s’il était opposé à une liste à dominante socialiste. Mais pas si son adversaire est une liste écologiste, ce que laisse présager l’étude d’opinion. Certes, à ce stade, cela fait beaucoup de si. Et l’on pourrait en ajouter un autre : que se passera-t-il si le Front national, crédité de 11 % au premier tour, chiutait sous les 10 points et ne parvenait finalement pas à imposer une triangulaire ?
«Fenêtre ouverte». Pour Europe Ecologie, l'espoir est en tout cas immense. «Il y a une vraie volonté de l'opinion publique d'avoir une gestion écologique de cette région», veut croire Antoine Waechter, deuxième de la liste dans le Haut-Rhin, qui fut l'un des fondateurs des Verts en 1984 et qui les quitta dix ans plus tard pour créer le Mouvement écologiste indépendant (MEI). Selon lui, «passer devant le PS est la seule configuration qui soit gagnable». «S'ils sont à 12 % et nous à 13 %, ça nous fera peut-être plaisir mais ça ne nous fera pas gagner